Grâce aux effets de la démographie,
et même si la crise est encore présente, vous pouvez appréhender avec sérénité
l’état du marché de l’emploi quand vous commencerez à chercher du travail : de
nombreux départs à la retraite doivent être comblés, et de nouveaux besoins
apparaissent. Panorama de ces métiers, parfois méconnus, qui vont recruter en
force, et sur lesquels vous pouvez déjà vous positionner.
Métiers d’avenir : les secteurs qui recrutent
Quelles sont les perspectives en
termes de recrutements pour vous, qui êtes aujourd’hui lycéen ou étudiant en
début de cursus ? Rassurez-vous : si aujourd’hui, c’est la crise, dans 3 ans, 5
ans ou plus, l’espoir est de mise. La démographie et les départs en retraite
devraient apporter un nouveau souffle sur le marché de l’emploi en France. Pour
s’en convaincre, il n’y a qu’à regarder l’enquête prospective sur les métiers
en 2015 menée par la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des
études et des statistiques) et le Centre d’analyse stratégique – publiée en
2006, elle fait actuellement l’objet d’une actualisation pour une projection à
2020 (parution prévue fin 2010).
Avis aux candidats pour les métiers des
services aux personnes !
Dans les métiers
du social et des services aux particuliers, les perspectives
s’annoncent très intéressantes. La santé, l’action sociale, culturelle et
sportive et les services aux particuliers pourraient engranger une bonne part
des créations d’emplois. Portées par une demande croissante liée au
vieillissement de la population, certaines professions considérées comme peu
qualifiées, comme les assistants maternels, les auxiliaires de vie ou les aides
à domicile (412.000 postes) se développeront ces prochaines années. "C’est
un secteur en pleine expansion, avec de nouveaux besoins, mais qui connaît un
manque de candidats sur certaines filières", soulignait Marcel Jaeger,
directeur de l’IRTS (institut régional du travail social) de Montrouge
(92) lors des récents États généraux des formations du social. Le secteur du
médical et le secteur du
paramédical affiche aussi des besoins importants. Avec 201.000
postes d’infirmier et
de sage-femme à
pourvoir d’ici à 2015, les embauches devraient croître de plus de 50 %. Enfin,
les spécialistes tels que les ophtalmologues,
les urologues, lesorthopédistes ou encore les audio-prothésistes seront
particulièrement demandés par une clientèle en quête de bien-être.
Dans l’industrie, on recherche
ingénieurs et techniciens
Côté industrie,
l’innovation technique et scientifique restera un ressort essentiel du
développement économique. "L’industrie est au cœur des enjeux sociétaux
d’avenir : l’énergie, les nouvelles technologies, la santé ou
le développement durable, note Maurice Pinkus, directeur délégué de l’UIMM
(Union des industries et des métiers de la métallurgie). Pour tous ces
secteurs, nous avons besoin de nouveaux produits, donc d’une industrie qui
exige des compétences de haut niveau."
À l’heure où les filières scientifiques ne font pas le plein, certaines
subissant même une forte désaffection, les perspectives d’emploi, notamment sur
des postes d’ingénieur et de technicien, sont à la hausse dans
un grand nombre d’industries, de l’agroalimentaire à l’informatique en
passant par les travaux
publics, la chimie ou la métallurgie.
Les compétences déjà très recherchées sont les profils de technicien et
d’ingénieur en plasturgie, en automatisme, en informatique industrielle, en
conception-maintenance ou encore en mécanique générale. Avec une priorité aux
plus fortement qualifiés. "Les départements de recherche &
développement des grands groupes industriels vont recruter pour rester à la
pointe", note Jean-Christophe Prunet, président de Rohde et Schwarz
France, une société spécialisée dans l’électronique.
Les plus gros recrutements à venir ? Dans les métiers du tertiaire
Le secteur tertiaire représente le plus gros des emplois à venir. Les métiers
liés à la gestion administrative, financière et comptable devraient
tirer leur épingle du jeu. Avec des possibilités d’embauche à partir d’un
niveau bac +2 et des perspectives d’évolution intéressantes, à l’exemple des métiers de la
banque et des assurances. "Les jeunes
diplômés sont recrutés sur des fonctions commerciales, formés
sur les produits pendant 3 ou 4 ans, puis évoluent vers des fonctions de siège,
tel le marketing,
ou vers des postes de manager de commerciaux", précise Louis Guastavino,
directeur de la division banque & assurance du cabinet de recrutement Page
Personnel. Au global, les entreprises rechercheront davantage de cadres
commerciaux (189.000 postes), d’administratifs (304.000 postes), de comptables et
de financiers.
Envie de devenir fonctionnaire ?
Pourquoi pas !
Du côté des métiers de l’informatique (207.000
postes à pourvoir), les prévisions sont incertaines. Mais, de l’avis de
Marie-Laure Windal, déléguée à la promotion des métiers de l’informatique au
Syntec informatique, même s’il est "difficile de vous dire quels seront
les recrutements du secteur d’ici 5 à 10 ans, on sait que les professionnels
formés aux nouvelles technologies, au Web 2.0, au java, et les ingénieurs
commerciaux ne devraient pas souffrir de la crise." À
noter que dans la recherche publique et privée, l’effet démographique devrait
se ressentir, principalement dans les matières scientifiques. Enfin, même si
elle voit ses effectifs fondre, étant donné le choix politique de ne remplacer
qu’un fonctionnaire sur deux, la fonction
publique continuera à recruter : dans les hôpitaux, mais aussi
dans l’enseignement et dans les collectivités locales.
…
Emmanuel Vaillant
Cette estimation est calculée à
partir du nombre prévisible des départs en fin de carrière et des créations
nettes d’emploi estimées de 2005 à 2015.
Sources : Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des
statistiques) – Centre d’analyse stratégique.