Élu
président de la République, François Hollande succède à François Mitterrand
dans l'imaginaire socialiste. Pourtant, il revient de loin. Personne ne pensait
qu'il serait un jour le héros de la gauche.
Comme si de rien n'était, François Hollande est devenu président.
Personne ne l'avait imaginé, sauf lui sans doute. À 57 ans, il succède pourtant
àFrançois Mitterrand, l'équivalent pour la gauche du général de Gaulle. Ce n'est pas rien: il entre
dans l'Histoire comme le deuxième président socialiste de la
Ve République. Qui pense encore aujourd'hui que Hollande est un «homme
normal»? Lui sans doute. Il revendique la formule. Mais pour les autres, les
regards vont définitivement changer. François Hollande ne sera plus jamais cet
ancien rondouillard bonhomme, vif et blagueur, que décrivaient ses camarades
socialistes avec une pointe de condescendance. C'est la clé: personne ne s'est
jamais méfié de lui alors qu'au fond, il construisait patiemment son ambition.
Quand a-t-il commencé à y songer? Secret à l'extrême, l'homme n'en parlait
jamais. Au PS, on s'en doutait. Mais on ne lui donnait aucune chance. «Hollande
président? On rêve!», s'est un jour exclamé Laurent Fabius. Hollande président? «Quelle histoire!», aurait pu
dire François Mitterrand.
L'ancien président et le nouveau se ressemblent. Le
même ancrage dans la France des campagnes, la Nièvre pour l'un, la Corrèze pour
l'autre. Le même souci du parti, fondé par l'un, dirigé onze ans durant par
l'autre. Le même goût pour les discours, quitte à ce qu'Hollande en vienne
souvent à adopter les mêmes postures et intonations. La même habileté d'orfèvre
pour la tactique politicienne et les manœuvres d'appareil. Mais les
ressemblances s'arrêtent là. Conseiller à l'Élysée en 1981 auprès de Jacques Attali, François Hollande s'est vite
détaché de la part d'ombre du chef de l'État et de son cynisme assumé. D'une
certaine manière, il sera plus proche humainement deJacques Chirac, qu'il côtoie en Corrèze. Les
deux hommes partagent un même contact chaleureux et frénétique avec leurs
électeurs.
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